Nous continuons notre tour des écoles de pole dance de France en interview et nous sommes cette fois-ci allés à la rencontre de Brigitte, professeur et directrice de l'école Pole Art Studio à Biarritz dans les Pyrénées-Atlantiques.
Je suis prof de pole dance et j’ai créé Pole Art Studio au Pays Basque. Je fais de la pole depuis Janvier 2012 en autodidacte et j’ai le très glorieux titre de Championne d’Europe Junior catégorie Artistique en 2014.
Vers 2010, je suis tombée sur un article à propos de Lu Nagata, une japonaise qui avait ouvert un studio de pole dance où femmes et hommes apprenaient à devenir sensuels de manière élégante et sportive. J’étais fascinée par cet article mais pas encore prête à aller à Tokyo (ou assez dégourdie pour chercher autour de moi une Lu Nagata française).
Une année plus tard, je voulais apprendre à faire de la danse chez moi et je suis tombée sur une vidéo des USPDF 2009 Highlights… Et là, gros coup de foudre. Sauf qu’au Pays Basque il n’y avait pas de cours, et je n’avais pas les moyens pour aller jusqu’à Toulouse ou Bordeaux prendre un cours de pole dance. Une autre année plus tard, je trouve les moyens et je m’achète une barre de pole.
J’avais avancé d’un coup dans ma pratique et on me demandait de donner des cours à la salle de sport à laquelle j’allais, mais je voulais aller plus loin et créer un espace spécial pole dance avec des barres hautes et du parquet et très peu d’élèves par cours pour pouvoir les faire avancer chacune à leur rythme. Je n’avais pas personnellement de moyens et ma banque de l’époque m’a un peu rigolé au nez donc mes parents ont décidé de me donner un coup de pouce en investissant dans le matériel.
Le studio a déménagé 3 fois depuis car il n’est pas simple de trouver un espace à la fois haut, pas trop grand, et adapté à la pratique de la pole (dans le sud ouest en tout cas) mais maintenant le studio est à Biarritz, dans un endroit atypique tip top.
J’ai récemment investi dans des Pole Sleeves : ce sont des revêtements en silicone qui permettent de poler habillée et de ne pas glisser, comme des mâts chinois et les élèves sont ravies. Il me reste une pole « classique » mais je pense toutes les passer en PS.
Des projets vidéo aussi sont en cours avec mes élèves.
Oui, je suis aussi serveuse en restauration, je m’intéresse de plus en plus au yoga et à la photographie pour l’instant en amateur, mais je réfléchis à ces activités. Mes projets professionnels dépendent souvent de mes passions…
Alors pour faire simple : je n’ai même plus envie de retourner sur des barres en acier. Le fait de ne plus utiliser de produits pour les mains et les jambes, le fait de ne jamais se plaindre du fait que ça glisse me permettent d’aller plus loin dans ce que j’ai envie de faire sur la barre, à mes élèves aussi d’ailleurs. Le fait de poler habillées aussi nous a pas mal libérées parce que nous n’avons plus à nous soucier de nous remettre la culotte en plein combo ou de nous excuser parce que notre épilation n’est pas parfaite ou encore que l’on se pèle les miches en hiver ! En somme, une expérience à 99% positive, le 1% négatif irait au fait qu’on ne peut pas faire de drop.
Je ne participe pas à énormément de workshops, en 3 ans de pratique j’ai fais ceux de :
J’ai participé à 3 compétitions en tout, j’ai gagné la dernière mais après 2 mois d’entraînements, la création d’une chorégraphie, l’investissement moral, émotionnel, physique et financier, je trouvais que la satisfaction n’était pas assez en fait. J’ai plus de satisfaction quand j’arrive à faire une nouvelle figure, quand une de mes élèves y arrive ou quand je publie une vidéo, que quand j’ai gagné cette compétition.
Je pense que la compétition n’est pas pour moi, je préfère faire des shows et des vidéos sans pression et sans volonté d’être mieux que les autres compétiteurs au final.
En général à la fin des cours je fais 20 minutes de « joujou » pour pouvoir alimenter mon Instagram haha. Mais je n’ai pas de programme d’entraînement particulier, mon corps est trop tête de mule. Il suffit que je me dise le matin que je veux tenter un truc en souplesse et mon corps décide d’être dans un jour raide donc c’est mort. Au final je travaille ce que mon corps décide de faire 5 minutes avant de le faire.
Je me suis mise au yoga en autodidacte, il semblerait que ce soit un mélange d’ashtanga et de bikram. Je dois dire que niveau souplesse des hanches et du dos, les effets sont impressionnants.
La bouffe, c’est émotionnel pour moi !! J’essaye d’arranger mes repas pour ne pas être trop lourde pendant un cours ou le boulot en fonction du temps, de la période du cycle, de mon humeur, …
Je ne trouve pas que la pole dance elle-même ait encore une image sulfureuse, par contre je trouve que les gens manquent de vocabulaire. Ils savent à peu près que quand le mot « dance » est prononcé en anglais, il s’agit de « pole » ou « lap », et ils ne savent pas non plus ce que veulent dire ces mots-là. Donc ils se réfèrent à ce qu’ils savent de la « dance » : un truc pas loin du strip-tease. Au début je m’emportais, maintenant je réponds en rigolant, que non, moi je fais la « version sport artistique » et la conversation part généralement sur le gars d’Incroyable Talent, est-ce que je fais des shows, quels genre d’élèves j’ai, etc.
Bien sûr il y a les gros lourdauds qui ne peuvent pas s’empêcher de comparer la barre verticale à ce qu’ils rêvent que leur pénis soit, mais ça il y en aura toujours, le mieux, quand on s’aperçoit qu’on a affaire à ce genre de con c’est de couper court à la conversation poliment et passer à autre chose.
Le monde de la pole n’a pas l’air d’avoir attendu que son image soit meilleure pour évoluer, maintenant même dans le monde de la pole il y a plusieurs mondes, je les avais listés dans un article d’ailleurs (Exotic, sport, art et russes). Ma vision de la pole c’est que c’est un sport artistique libre, accessible à tous.
Je pense qu’il va se passer plusieurs choses :
Viens essayer pendant que t’hésites ? Haha
Tout le monde arrive à faire quelque chose sur la barre, mais ce n'est qu’une fois après avoir essayé qu’on peut savoir quoi.
Il y a pas mal de gens qui ont peur d’essayer à cause du regard des autres… sauf que personne ne les regarde.
Ceux qui ne sont pas souples, qui n’en ont jamais fait, qui se sentent gros et grosses ou qui ont un handicap… Même forfait, c’est une fois sur la barre qu’eux-mêmes me disent « ah ça va en fait ».
Pour terminer cette interview, quelques questions pour en savoir un peu plus sur toi.
Jenyne Butterfly, même si j’apprécie énormément de performeuses, elle reste pour moi l’Impératrice de la pole.
Le Deville (Jade sans les mains) : même si je sais déjà faire cette figure, qu’elle n’est pas à la mode, j’aime tellement cette sensation d’être perpendiculaire en grand écart…
Je dirais le Russian split à cause de la peur. Maintenant j’aimerais qu’il soit à 90° de la barre ce foutu trick de m********.
Lorsque je polais sur des barres acier c’était Bad Kitty, maintenant j’ai besoin de leggings et c’est Fabletics pour le rapport qualité prix.
J’adore poler sur du Fakear, du Trentmoller, The Glitch Mob, mais je suis musicovore, donc mes playlists sont gigantesques et changent tout le temps.
À titre personnel : n’importe où avec une plage, du soleil, des fruits et du wifi.
À titre polesque : New York pour Body & Pole, Drapper dans l’Utah pour faire un Next Level Training Zoraya Judd, Atlanta en Georgie pour rencontrer Lux Atl.
Toute l'équipe Ecoles Pole Dance souhaite bonne continuation à Brigitte et plein de réussite pour ses prochains projets. Vous pouvez également retrouver toutes ses aventures sur son blog.
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Lise Vergne, publié le Avis vérifié
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